- immolation
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• XIIIe; lat. immolatio♦ Littér.1 ♦ Action d'immoler; résultat de cette action. ⇒ sacrifice. Immolation des victimes. ⇒ holocauste.2 ♦ Action de s'immoler, sacrifice de soi-même. Le mariage « est la plus sotte des immolations sociales » (Balzac).Synonymes :- carnage- hécatombe- tuerieimmolationn. f.d1./d Action d'immoler; son résultat.d2./d Action de s'immoler, de sacrifier ses intérêts.⇒IMMOLATION, subst. fém.A. — RELIG. Action d'immoler une victime en sacrifice à une divinité. Synon. holocauste, sacrifice. L'immolation des victimes humaines (...) étoit une application fausse de la loi du culte ou de la sanctification (BONALD, Législ. primit., t. 2, 1802, p. 43). Tout traité était marqué par l'immolation d'une victime (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 265).— THÉOL. Sacrifice du Christ sur la croix ou sur l'autel. Le mystère d'amour, l'immolation de la sainte victime se préparait (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1221).B. — P. ext., littér. Synon. carnage, hécatombe, massacre, tuerie. Le grand Meaulnes, tournant le dos à tout ce qui est sordide, bruyant, souillé, s'en est allé vers l'immolation de 1914, à travers un laborieux enchantement (MAURIAC, Mém. intér., 1959, p. 73).C. — Au fig.1. Action de se sacrifier. Synon. abnégation, renoncement. Ce qu'elle dut éprouver de douleur, de répulsion et de colère en se voyant réduite à sacrifier à la fois sa grand'mère, Clotilde, Saluce, sa liberté, sa mémoire, son amour, dans une même immolation d'elle-même (LAMART., Nouv. Confid., 1851, p. 203). L'amour de l'art, qui fait faire autant de sacrifices et coûte autant d'immolations au sincère artiste que son salut au sincère dévot (GONCOURT, Journal, 1868, p. 421). La cruauté, allant si fréquemment jusqu'à l'immolation de soi (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 97).2. Fait de sacrifier quelque chose. L'adoration de l'humanité pour elle-même et par elle-même (ce qui conduit (...) à toutes les injustices et à tous les rétrécissements, à l'immolation du droit, au nivellement du beau) (FLAUB., Corresp., 1853, p. 208).Prononc. et Orth. : [im(m)
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1re moitié XIIe s. (SAMSON DE NANTUIL, Proverbia Salomonis ds BARTSCH-HORNING, 155, 17). Empr. au lat. immolatio, -onis de même sens, formé sur le supin immolatum de immolare, v. immoler. Fréq. abs. littér. : 103.
immolation [i(m)mɔlɑsjɔ̃] n. f.ÉTYM. XIIIe; lat. immolatio, de immolatum, supin de immolare. → Immoler.❖♦ Didact. ou littéraire.1 Action d'immoler; résultat de cette action. ⇒ Sacrifice. || L'immolation des victimes. ⇒ Hécatombe, holocauste, hostie. || Immolation et effusion (cit. 3) du corps et du sang du Christ.1 (…) l'immolation des bêtes et des victimes (…)Racine, Appendice aux Traductions, Des Esséniens, p. 554.♦ (1851, Sainte-Beuve). Par ext. ⇒ Massacre, mort (mise à).2 Telle qu'elle est, victime de la plus odieuse et de la plus brutale des immolations, exemple de la plus épouvantable des vicissitudes, elle n'a point besoin que le culte des vieilles races subsiste pour soulever un sentiment de sympathie et de pitié délicate chez tous ceux qui liront le récit de ses brillantes années et de ses dernières tortures.Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 14 juil. 1851.2 Action de s'immoler, sacrifice de soi-même. || L'immolation de Jésus. || L'immolation des abeilles aux dieux de la race (→ Essaimage, cit.).♦ (1835, Balzac). Fait de se sacrifier. || Elle pressentait que le bonheur viendrait justifier son immolation (→ Cri, cit. 23).3 Le mariage (…) est la plus sotte des immolations sociales; nos enfants seuls en profitent (…)Balzac, le Contrat de mariage, Pl., t. III, p. 86.4 (…) la plupart des vivants n'attend rien de l'homme supérieur, qu'une immolation ou des services.André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », p. 88.
Encyclopédie Universelle. 2012.